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Un voyage personnel dans les traces des révoltés de la Bounty

Il y a quelques années de cela, avant de partir pour mon premier tour du monde un ami d’enfance me tend un livre : « tiens il faut à tout pris que tu le lises : Les Révoltés de la Bounty de James Norman Hall  » … J’étais loin de penser à l’écho qu’allait faire ce livre avec ce que j’allais vivre.

Je connaissais l’histoire, pour l’avoir vu en film enfant,  mais c’est vrai que je n’avais jamais lu un livre pour me plonger en détails dans cette aventure romanesque. Je pris l’ouvrage, un peu étonné d’une suggestion de lecture orientée vers un classique mais en même temps c’est l’avantage des amis d’enfances : ils vous connaissent et venant d’un gros lecteur je glissai le livre dans le sac à dos en toute confiance malgré la chasse au poids de ce genre de voyage.

Éditions originales « Mutiny on the Bounty ». © Loïc Dorez

Et quel voyage ! Les 9 prochains mois étaient consacrés à la Volvo Ocean Race, course autour du monde en équipage que nous préparions depuis 2 ans et pour laquelle j’allais suivre le voilier français sur chaque étapes continuant d’endosser la casquette d’ingénieur responsable du bureau d’étude pendant l’épreuve.

Après un aller retour France / Cap Town / France pour la première étape, puis idem avec Abu Dhabi, je rejoins de manière définitive la caravane du tour du monde en Nouvelle Zélande pour entamer moi même la boucle complète : le bateau part pour le Brésil puis Miami, Lisbonne, Lorient et Galway en Irlande. Coté « shore team » comme on dit pour l’équipe technique, chacun se dispatche avant de rejoindre le Brésil et mon choix se porte sur … Tahiti … en toute logique puisque c’est à mi-chemin entre NZ et Brésil …

Installé dans l’avion, j’ouvre le livre et commence à vivre la tragédie de l’équipage sur la descente de l’Atlantique. Ces expéditions financés avec les contraintes budgétaires et la spartiacité des navires ont beaucoup de gènes en commun avec nos bateaux de courses. Les problèmes alimentaires ont été effacé mais la rudesse de la mer, la manque de confort des voiliers de course et le huit-clos est toujours là. Parcourant les lignes, je comprends exactement ce que ces hommes peuvent vivre, et également je partage toute la difficulté qu’on les commandants de l’époque de tenir un équipage prêt à exploser comme une cocotte minute permanente. Et force est de constaté qu’à ce niveau là du périple du HMS Bounty il n’y a toujours aucun mort de scorbut.

Dans le sillage de la Bounty. © Loïc Dorez

Intéressé par ces parallèles, je poursuis le récit. Après un mois à tenter de passer le Cap Horn, le commandant William Bligh décide le passage par le Cap de Bonne Espérance et fait une halte … dans une petite baie du coté du Cap des Aiguilles avec une source … lieu que je foulais de mes pieds quelques semaines plutôt. Je mettais un paysage sur les lignes du récit de James Norman Hall, j’avançais dans le sillage de la frégate de la Royal Navy  …

Je dévorais le livre et au fur et à mesure que l’on se rapprochait de Tahiti, je faisais la découverte de l’île avec l’équipage de la Bounty …

Je ne rentrerais pas dans tous les détails de l’ensemble des résonances sur ce voyage et l’aventure que l’on vivait mais au moment du décollage je continuais ma lecture et éprouvait le même sentiment d’arrachement que les révoltés eurent lorsqu’une seconde expédition vint les rechercher. Une lecture qu’à mon tour je vous conseille car au delà du roman c’est une histoire vrai, ancrée dans les gènes de l’île, qui amène énormément de réflexions sur la complexité humaine de certaines expédition et vous fera revivre l’intensité de la découverte de Tahiti par le HMS Bounty.

Commander « les Révoltés de la Bounty » de Charles Nordhoff et James Norman Hall.

La maison de James Norman Hall

Portrait de James N.H, en arrière plan photo du naufrage avec la goélette. © Loïc Dorez

James Norman Hall est co-auteur avec Charles Nordhoff, ami et partenaire d’écriture de la légendaire trilogie du Bounty : Les révoltés de la Bounty , Dix-neuf hommes contre la mer et Pitcairn. Il vécu de 1920 jusqu’à sa mort en 1951 à Tahiti. Il épousa Sarah Winchester Hall et ils eurent deux enfants.

La chambre avec les effets personnels. © Loïc Dorez

Un jour, sa fille, Nancy Ella Hall Rutger découvrit après le décès de sa mère le manuscrit original de « Flying with Chaucer« . Dans celui-ci se trouvait une lettre de James N.H décrivant à l’attention de sa famille son désir de laisser sa maison ouverte au public. C’est ainsi que ses descendants décidèrent d’entreprendre loin sans mal cette aventure de musée.

Un original dans la machine à écrire de James Norman Hall. © Loïc Dorez

« Papa Hall » comme ils l’appelaient, avait choisi Arue  pour faire construire sa maison face à la partie Sud-Ouest de la baie de Matavai. La route de ceinture était peu fréquentée à l’époque et l’endroit encore sauvage respirait le calme.

Baie de Matavai en 1776. On distingue la pointe Vénus sur la gauche. Peinture de William Hodges.

Vous découvrirez dans ce musé un homme ayant eu une histoire dans l’aviation militaire remplie de péripéties lors de 14-18. Il faisait parti de volontaires américains ayant rejoint la France et l’Angleterre avant que les États-Unis ne rentre officiellement en guerre en 1917.

Charles Nordhoff, une vahiné et James Norman Hall. Courtesy Musée J.N.H. Reproduction ©Loïc Dorez.

Sa femme habita la maison jusqu’à sa mort en 1985. Tout deux sont enterrés sur la colline au dessus. En 1991 le pays la rachète et le jardin et la maison sont classés monument historique. Malheureusement la maison tombe petit à petit en ruine. Malgré les problèmes, les héritiers persévèrent pour la mémoire de leur ancêtre. La maison est alors reconstruite à l’identique un peu en retrait de la route qui s’est élargie au fil du temps. L’ouverture du musée est enfin inauguré en janvier 2002.

La maison est aujourd’hui gérée par une association à laquelle vous pouvez souscrire. Vous pouvez également manger sur place dans ce magnifique écrin des années 30 en réservant un jour à l’avance.

Le bureau de James Norman Hall. © Loïc Dorez

Horaires d’ouverture

Ouvert du mardi au samedi, de 9h à 16h
Informations : +689 40 50 01 60 – jamesnormanhall@mail.pf

Site internet « James Norman Hall’s Home »  &  Page facebook « La Maison de James Norman Hall » 

Trouver la maison de James Norman Hall

Dans la Commune de Arue, à l’est de Papeete sur l’ile de Tahiti, au Km 5,5 côté montagne avant la mairie.

Adresse postale à laquelle vous pouvez envoyer vos commentaires et suggestions :

La Maison de JamesNorman Hall
BP 14167
Arue Tahiti
Polynésie Française, 98701
E-mail: jamesnormanhallhome@mail.pf

La maison est situé PK 5,5 coté montagne sur la commune d’Arue.

Déjeuner à la maison James Norman Hall

Si vous avez envie de vivre un moment privilégié et de déguster des plats Tahitien typique, la maison musée de James Norman Hall propose des déjeuners tout simplement en réservant au minimum la veille ( mais il faut mieux si prendre à l’avance si vous avez une date bloquée ) : Mama Lala tearoom: +689 40 50 01 60 / jamesnormanhallhome@mail.pf

Le temps d’un déjeuner, revivez l’ambiance des années 30 à Tahiti.

 

Remerciements

Remerciements à l’équipe du musée pour leur accueil et leur gentillesse.

 

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